Le 31 janvier dernier, la mairie de Mont s’est vue dotée d’un petit capteur sismologique discrètement implanté au sein même du bâtiment. Mont devient ainsi la 28ème commune d’un secteur allant du Val d’Azun au Barétous en passant par le bassin de Lacq et où l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) implante son réseau de surveillance de la sismicité locale.
Sismologue et enseignant chercheur à l’UPPA, Guy Sénéchal est un spécialiste des tremblements de terre en Béarn. Il explique que la plupart du temps, discrète et rarement perceptible, la sismicité de notre région n’en est pas moins fréquente : sur la seule année 2024, plus de 400 séismes ont été enregistrés à moins de 50 km de la mairie, chiffre qui monte à plus de 1 200 si l’on considère un rayon de 100 km. Essentiellement d’origine humaine (“séisme induit”) pour les plus proches et d’origine naturelle (“séisme tectonique”) pour les autres. Dont une petite vingtaine perceptibles. De quoi justifier un intérêt non seulement pour les sismologues mais aussi pour le grand public. En effet quitte à vivre avec, autant savoir à qui nous avons affaire !
Ce capteur est non seulement un appareil de mesure de l’activité sismique locale mais c’est aussi le symbole d’un lien entre la commune et le monde de la recherche, du moins celui des sismologues. Informer, expliquer, éduquer, répondre aux questions que tout un chacun se pose, voici autant d’objectifs qui pourront être déclinés à l’occasion d’actions de communication à destination de tous ceux qui, curieux ou inquiets, voudraient en savoir plus sur ce phénomène souvent perçu comme systématiquement catastrophique.
Fonctionnant 24h/24h, 7 jours sur 7, ce capteur enregistre les vibrations du sol de toutes origines, qu’elles soient faibles dans le cas de sources proches ou bien fortes dans le cas de sources lointaines. L’analyse des données permet d’identifier et localiser les séismes et de suivre au fil du temps l’évolution de cette sismicité. Travail de fourmi qui, s’il ne permet en aucun cas de prévoir les futurs séismes, permet toutefois d’établir des perspectives à moyen terme. Et ainsi mieux anticiper le besoin de prévention.
Au-delà des séismes locaux, ce même capteur est tout autant capable de détecter les ondes sismiques générées lors d’un séisme lointain de forte magnitude : le puissant séisme (magnitude 7,1) qui a eu lieu au Tibet dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 janvier a généré des ondes qui se sont propagées dans le sol à plus de 20 0000 km/h et ont fait vibrer le sol de la commune entre 02h16 et 02h20. Imperceptible pour le commun des mortels mais par pour ce capteur !